dimanche 28 juillet 2019

Ultra marin du Morbihan, 177km 2019



L'année dernière, j'ai découvert l'ultra marin trail du Morbihan, en étant finisher sur le 87km.
(je vous invite à relire le périple, juste pour arriver à destination.. ce fut dantesque et inoubliable..)


Cette année, je souhaite me rendre compte ce qu'est 177km, la distance de la diagonale des fous, et accessoirement, engranger les points nécessaires à l'inscription.
Autant le dire tout de suite: la distance totale est inimaginable mentalement (pour moi), je me représente simplement les segments de ravito en ravito, qui seront des étapes clefs, ou l'alimentation, le sommeil et le soutient familiale seront décisifs.
Je sais aussi qu'il ne faut jamais rendre les armes en arrivant à un ravito, mais plutôt se poser, manger, dormir, et ensuite décider...de repartir coûte que coûte pour aller décrocher le ravito suivant.



Mercredi 27 juin 2019:
Nous arrivons en famille au camping des Mouettes à Sarzeau, ou j'ai loué un mobil-home pour le We (je n'en profiterais pas beaucoup...), mon frère et sa famille, ainsi que Nathalie (une copine 100 bornardes)  nous y rejoindra en soirée, et nous rejoindrons Laurent à Vannes, pour le retrait des dossards.
Ce camping est très sympathique, un accueil parfait, un mobil-home état neuf, 10mn de la plage via un chemin piéton: je recommande.
Nous prenons possession des lieux rapidement, et nous partons pour Vannes pour aller visiter le village course, retirer nos dossards, la traditionnelle boite de gâteaux, déguster des mojitos (sans alcool), retrouver des trailers de la team flammes en rose, que nous allons représenter sur cet ultra-trail.
Christine, Finicher 177km
Mojito, mojito et encore mojito... avec Laurent

La soirée se termine dans une crêperie de Ambon, dans une ambiance détendue et à la rigolade, mais dans une chaleur humide très difficile à supporter.
En sortant de ce restau, j'aperçois un radar pédagogique devant... ni une ni deux, me voila au milieu de la route, sous les yeux étonnés des clients, à piquer un sprint...
Aussitôt rejoint par le frangin, pour un fight.... je claque un 22km/h, Yann claque 24km/h;;.
Rendez vous est pris pour le dimanche (si on arrive suffisamment tôt).

Vendredi 28 juin 2019:
Famille, Team, Amis...
C'est le jour J, le grand jour..
nous prenons un repas commun sous un barnum du camping, puis chacun va se reposer et préparer son sac de course et le sac intermédiaire (que nous aurons à Arzon): la nlle tombe: le départ est retardée d'une heure par la préfecture, à cause de la canicule, soit 19h (vs 18h).
Après une sieste, il est grand temps de partir pour Vannes.

Nous voila enfin dans la grande messe des trailers: prendre le départ d'un ULTRA TRAIL !!!

19h, le coup d'envoi est donné, comme d'habitude, nous sommes en fin de peloton (1200 partants), pour profiter des cette ambiance de FOUS: le quai est noir de public hurlant, applaudissant, agitant des drapeaux, l'ambiance est exceptionnelle.
il faut beaucoup de maîtrise pour ne pas forcer l'allure, saluer le public, embrasser la famille que nous retrouverons dans 28km environ à Port Blanc, être encourager par les membres de la Team flammes en rose qui courent le lendemain sur le 56km...

Nathalie a déjà disparu de notre vue, partie largement plus vite que nous: nous ne sommes pas inquiet, elle sait ce quelle fait, ce n'est pas lère fois qu'elle court une longue distance (même si habituellement elle court sur route).

Dès le départ, je sens de l'eau qui me coule dans le dos: le camel bag est percé !!!!
lentement, cela trempe mon short, je suis inquiet (même si je bois très peu par rapport à d'autres, je fait 30km avec 1l d'eau, je ne sue quasiment pas, même par ces fortes chaleurs, mon métabolisme est comme ça).
Au km 13, je contrôle rapidement le camelbag, qui semble moins fuir: il reste 1l: parfait, je ne remplis pas, prend 2 / 3 tuc et nous continuons vers PortBlanc pendant que le nuit tombe lentement.

Après ce pb de fuite, je rencontre un pb qui va me poser un gros soucis durant la nuit: je suis parti avec les lunettes de soleil, et les lunettes claires sont resté au mobilhome: autant dire que durant la nuit, je serais dans le flou total (je suis myope assez fortement): impossible pour mon assistance d'aller au camping pour me les ramener, le temps est trop court, et je ne veux pas leur imposer 2h de route (de plus, l'assistance était interdite à ce ravito la).

Ils nous attendent dans un endroit improbable, la nuit débute, nous les retrouverons que demain matin à Arzon,après la traversé du golfe en bateau, Laurent est passé devant nous sans nous voir, direction Le Bono (km 58) pour une pause plus conséquente, ou j'ai prévu un arrêt de 45mn pour manger et dormir.
Laurent s’arrêtera à peine, mais personnellement, en arrivant je vais directement me coucher 30mn, puis je mange, et Yann et moi repartons ensemble, nous savons que Nathalie commence à peiner un peu, et quelle est à peine à 3mn devant nous.
Nous la rejoignons rapidement et elle décide de nous suivre...nous la perdons quasi aussitôt, car malgré que nous ralentissons fortement, Nathalie a fait une pause pour enlever son pull, mais nous ne la revoyons pas.

Sylvain, Crach
Je ne me souviens pas à quelle moment Yann est parti car je devenais lent, c'est après Crach, la ou j'ai croisé la course d'un autre membre de la team flammes en rose, Sylvain, ou nous passons vers 6h20, l'absence de lunettes la nuit m'a énormément fatigué mentalement, le jour est levé, je rechausse les lunettes de soleil, après une petite sieste à même le sol...
Il parait (aucun souvenir) que je me suis posé sur un banc pour profiter du panorama, Yann étant dans une phase OK, il a préféré poursuivre.

la route vers Locmariaquer, ( traversée en bateau), sera très longue, un vrai calvaire, surtout les 6 derniers kilomètres: en arrivant sur Locmariaquer, nous apercevons les bateaux de liaison à environ 500m (espoir de délivrance) mais, oh désespoir, nous n'y allons pas directement, le parcours nous emmène pour contourner la ville, soit 6km...une horreur !!!
Une rencontre improbable d'un couple en Citroën méhari blanche, de toute beauté, nous proposant de l'eau au bord de la route....
je suis rejoint par un groupe de trailer, qui relance en me dépassant: "je m'accroche à vous si cela ne dérange pas.." je ferais une petit kilomètre en courant et écoutant leurs exploits, après j'arrive à relancer en marche rapide..
mon corps n'est plus qu'une machine, avec un seul et unique but (à ce moment): LE BATEAU !!!


Au bord de l'épuisement mental, Locmariaquer
Le port arrive enfin, je suis ému d’être enfin au bateau, symbole de la presque mi-parcours, d'un temps de repos, un attraction nautique dans ce monde de trailers..
Les bénévoles m'équipent d'un poncho plastique puis d'un gilet de sauvetage, et j'embarque, à bout de forces  et tout émotionné d'atteindre l'objectif n°1 !!
la liaison vers port Navalo (Arzon) dure environ 15mn, dans la fraîcheur des embruns: je retrouve peu à peu mes esprits: il restera 5km pour arrivé au gymnase d'Arzon, ou m'attend toute mon assistance, mon sac intermédiaire, du repos, des panaches frais...

Port Navalo est en vu, et j’aperçois du ROSE sur la passerelle: le doute n'est pas permis: la team flammes en rose est la, à nous attendre, pour nous redonner des forces !!!
Merci à ceux qui sont venu nous attendre, Emmanuelle, Josélito, Sebastien (j'oublie peut être quelqu'un, qu'il m'excuse, je n'étais pas en pleine possession de mes moyens).
Jérémie (team ruban bleu)  sortira en même temps d'une autre embarcation, ce jeune homme a un mental absolument bluffant.

Je suis maintenant en terrain connu, ce parcours je l'ai fait l'année dernière... mais 5km en marchant, c'est très long..1h !!!!

J'arrive au gymnase vers 11h10 sous un soleil de plomb, Laurent et Yann sont déjà la depuis 30mn au moins.
je me pose aussitôt dans la chaise longue, déchausse pour libérer les odeurs ce qui m'est le plus précieux en course à pieds: les pieds...
et Mme me sert un panaché bien frais: enfin de la douceur dans ce monde de brut !!!!!
Merci à Pink, un autochtone déjanté (ou éclairé ?), le mécano "B-M" (marteau burin) qui m'avait sauvé la mise l'année dernière sur le bord de la route... d'être passé me voir dans des circonstances plus calmes..

Je vais prendre une douche, rasé de près, me change totalement, je mange: une nlle course commence maintenant.
Toujours aucune ampoules: je re-nok les pieds généreusement, chaussettes propres.
Nathalie arrive enfin, mais elle est encore plus mal que moi...nous temporisons l'abandon, mais rien n'y feras, l'envie n'y est plus, elle continuera donc la course avec l'assistance après avoir rendu son dossard.
Pourtant je pensais quelle serait la plus forte d'entre nous tous...mais ce format de trail (sans assistance vélo, avec la nuit, et en terrain naturel est nouveau pour elle, elle n'y a pas trouvé son plaisir).

Cette première partie a été extrêmement cassante, bien que théoriquement le dénivelé soit faible, le terrain est très cassant; les petites cotes se succèdent sans cesse sans aucun répit, les parties boisées sont couvertes de racines rasantes, la moindre inattention se paye cash (une chute pour moi), les parties en bordure de mer sont sableuses (guêtres obligatoire pour éviter les soucis de sable dans les chaussures):
NON cette course n'est pas un ultra au rabais, comme on peut le lire ici et la: il n'y a pas besoin de 10000m de d+ (dénivelé positif) pour que ce soit un ultra.

Sur un banc...
Yann et Laurent sont reparti avant moi, je repars donc seul, mais heureusement, le vent s'est levé, et un voile de nuages rafraîchit l'atmosphère (OUFFFF..), pour une liaison assez courte de 11km Port Nêze (j'y ferais une petite sieste sur un banc,  puis la pointe de Bernon, puis enfin Sarzeau, ou l'assistance sera encore la pour la dernière fois avant l'arrivée.
les ultra, c'est aussi de belles rencontres:
- Jérémie, qui court pour la team ruban bleu: un jeune avec une force mentale impressionnante
- Joselito Patissier: un réunionnais qui est venu pour la course, nous avons beaucoup échangé
- avant Locmariaquer j'ai aussi rencontrer un petit groupe sympathique qui m'a remit en selle quelques kilomètres...
- j'ai rapidement aperçu le lapin runneur Emir, qui faisait l'assistance de Sophie, pour la team ruban bleu

A Sarzeau, je reste à l'extérieur du gymnase tellement il faut chaud dedans: ma chaise longue est la, mes panachés sont frais (Josélito le réunionnais en profitera aussi avec plaisir) et Mme me fera un excellent massage mollets / cuisses pendant que je déguste des tomates cerises avec du sel: un vrai bonheur...

L'étape suivante sera le Hézo, ou j'ai prévu de dormir 30mn et de manger chaud: Yann et Laurent m'ont attendu: nous finirons ensemble le dernier marathon (il reste 42km).
Tout les lits étant pris, je me couche à terre dans une couverture, je mange aux cotés du doyen de la course (81 ans), son épouse lui donne les instructions pour la suite...une vrai coach !!!

Nous repartons difficilement, dans la fraicheur, les corps sont meurtris et fatigués, mentalement nous savons que cela va ètre très long en marchant à 4,5km/h, cela représente encore 10h d'efforts, de lutte intérieure, de déconnexion cérébrale ou la seule chose qui compte est de mettre un pied devant l'autre (une expression réunionnaise: ti pas -ti pas).
Nous aurons cette médaille, je ramènerais les points pour le challenge par équipe pour la team flammes en rose, je ramènerai mes points autorisant l'inscription sur des course comme l'utmb ou la diagonale des fous..

Viendra lentement la ravito de Sene, ou la aussi nous dormirons 30mn environ, pour repartir vers 6h30 du matin pendant que les bénévoles préparaient le départ de la marche nordique 25km..
nous savons qu'ils nous doublerons dans la matinée..

Yann, épuisé...
Au partant de Sene, le ciel est bien voilé (la bretagne...), et l'orage gronde au loin, et quelques minutes plus tard, il faudra sortir les vestes de pluies (dommages pour ceux qui ont cru qu'ils pouvaient faire fie des règlements, et qui ont abandonné le matériel obligatoire...ils sont trempé, et enfreignent royalement les règles de la course avec un sac allégé, des ravitos volants... bref, aucun respect: ils arriveront après nous).
Laurent, épuisé...

Nous arrivons au point de contrôle de port Anna, ou le ravito du 25 nordiques se prépare...  nous avons réussi à taper un peu dedans, car il y a eu un moment de flou quand nous sommes passés: les gâteaux étaient très bons !!! MERCI
C'en suivra le retour vers Sene, via un chemin large et pas très intéressant (mais avec une belle vu que le golf), mais qui sera parfait pour les "skieurs en short..."..

Il faut dire ce qu'il y est: les kilomètres défilent très doucement.. nous sommes à 4,5km/h, autant dire que le moindre gamin marche plus vite que nous...

Le soleil fini par percer, après quelques averses éparses (ce qui donnent des photos étonnantes: en veste de pluie avec capuches en plein soleil...), les 1er "skieurs" arrivent derrière nous "tic tic tic tic.." les bâtons: ça va très très vite... j'en accroche un sur 100m: je suis à bout de force rapidement (9,8km/h..)
cela va nous distraire jusqu'à la fin, nous les encourageons, et ils nous encouragent en retour généreusement: merci à eux.

Enfin nous apercevons le début du quai, avec un public nombreux et colorées...
Tshirt supportant qui son mari, qui son épouse... un tshirt porte l'inscription "YANN, LA GAGNE"...
Les encouragements sont généreux et bienvenue, l'émotion commence à monter, l'arrivé se profile enfin après 40h de course, des hauts, des bas, les joies de chaque ravito, les joies de retrouver nos familles régulièrement... déjà le film de la course repasse dans la tète...

J'annonce notre arrivé imminente à ceux qui nous attendent: il nous reste 2kms, nous sommes la d'ici 30mn..
La team flammes en rose est fidèle au poste, et m'envoi son ambassadrice au gros coeur, Emmanuelle Mayeur (une inconditionnelle de cette course) a notre rencontre pour me remettre Hopy
Malheureusement, mon tshirt aux couleurs de la team est resté dans le sac de mi-course..

Sophie est venu à la rencontre de Yann, qui en a bien besoin... l'émotion est son comble..
Clarisse m'attend au bout du quai, nous avons décidé de franchir la ligne tous ensemble..


Les pousseurs de bâtons sont eux en pleine course, nous essayons de les gêner le moins possible, et attendons un "trou" pour franchir l'arche et savourons ce finish tant désiré, symbole de la vie:
 nous sommes plus fort que la fatigue, plus fort que la douleur, nous nous sommes dépassé, sur-passé sur une distance qui parait énorme au commun des mortels 177 km de course (marche et course), avec gestion de la chaleur, de l'eau, du sommeil, de l'alimentation.
Une aventure humaine, ou chacun est solidaire de l'autre, respectueux de la nature, respectueux des capacités de chacun (malheureusement, il y a aussi des râleurs qui se plaignent de ne pas être servi assez vite sur les ravito, qui se plaignent que l'eau est mouillée et que l'herbe est verte).

L'arrivé fût grandiose... Merci Joselito pour la vidéo.

Avec le recul, je me demande si c'est bien moi qui est accompli cette exploit, dans ce lieu qui reste exceptionnel (à mon avis), avec des couleurs changeantes, un beau levé de soleil dimanche, et un beau couché le samedi...
je ne me lasse pas, même si j'admet que certains passages ont été interminables, pour ne pas dire démoralisant, déprimant.
Je pense rempiler l'année prochaine (sur le 87km), à moins qu'un autre trail soit dans les mêmes dates avec autant d'attrait...
J'ajoute que le balisage est parfait, bien visible la nuit, les bénévoles sont aux petits soins.
Les ravitos, c'est plus aléatoire, et les derniers n'ont en général plus grand chose à ce mettre sous la dent (même si, je le rappelle, c'est un trail en semi-autonomie), et c'est pourtant eux qui en ont le plus besoin.
A Arzon, il n'y avait plus de plateau pour manger (j'en ai récupéré un au copain), la chaleur était intenable dans le gymnase à Sarzeau (mais la, c'est difficile de faire autrement)..

Nous rentrons rapidement au camping, je dois dormir quelques heures et libérer le mobil-home pour 16h (et reprendre la route, ce n'était pas prévu ainsi, mais le brevet des collèges de ma grande fille a été déplacé au lundi à cause de la canicule.. je dois ètre rentré pour 21h, pour quelle puise se reposer).

Prochain trail, ultra Vercos 87km, 2de année consécutive, j'espère aller plus vite cette année et ne pas ètre coincé par les barrières.


Yann la gagne...
Laurent, cinéaste en herbe..



Médaillé, merci Clarisse... Finisher c'est aussi et surtout grâce à l'assistance familiale.
Avec Hopy, la mascotte de la team flammes en rose, qui m'a suivi calmement..

lundi 24 septembre 2018

Ruelles et remparts 2018, Epernon

1 semaine après l'échec sur le ultra trail du Vercors, je rechausse les baskets pour une course que j'affectionne particulièrement, puisqu'elle se déroule dans la ville de mon enfance, Epernon (28).

L'association sportive est particulièrement active dans cette ville, elle propose ce samedi 15 septembre 2018 des courses pour les enfants, et pour les grands, dans un esprit solidaire (2€ par dossard reversé à des associations luttant contre le handicap).
Les joelettes de CChartres handirun sont présentes, et ils ferons partager les courses à 2 personnes qui ne peuvent pas courir: ils sont en train de finaliser leur préparation pour s'envoler dans un mois pour la diagonale de fous... et pour le coup, il faut vraiment être fou pour s'engager avec 2 joelettes sur cette course mythique !!!
grand respect à cette équipe.

Revenons à notre course, nous sommes inscrit sur la 10km, soit 2 boucles de 5km.
le départ est donné à 18h45, la journée a été très chaude, heureusement le départ tardif permet d’espérer un peu de fraîcheur.
Je suis en compétition avec Yann et Laurent, ce soir j'ai décidé de leur mettre la misère, de leur rabattre le caquet..
Je connais parfaitement le parcours, c'est un de mes terrains d'entrainement à la cote.
Ma stratégie est simple: partir vite et surveiller mes arrières, pour tout dire, c'est essentiellement Laurent qui est susceptible d'être devant moi, j'estime que Yann n'est pas encore remis du Vercors (BIM...prend ça), et qu'il ne peut pas tenir ma vitesse sur 10k.

Pour pouvoir partir vite, je m'échauffe avant, pour ne pas me cramer...

C'est parti, je suis aux avant poste, je vise 46mn (je vais essayer de suivre Josélita, une habituée des podiums féminin), je suppose que mes adversaires du jour sont à l'arrière, car je suis parti sur la 3ème ligne.
Le 1er pb survient rapidement...au bout de 200m, je me rend compte que j'ai mal serré mon short..arrfff.
obligé de refaire le serrage en courant, pas facile...j'y laisse quelques secondes..

La sortie du stade nous emmène dans la prairie, ou de nombreux spectateurs sont présents, le 1er kilomètre sera couvert en 4'45, ce n'est pas très rapide...
Remarquez que je cours sans mon bob, pour éviter la surchauffe cérébrale...
Le 2ème kilomètre est un peu plus complexe... avec la cote de la vieille ville jusqu'au plateau de la diane, mais c'est la que je suis "FORT" (enfin, quand je vois ceux qui me précèdent, je me dis que j'ai encore une grosse marge de progression....): je monte cette cote comme à l'entrainement, sous les encouragements du public, qui affectionne particulièrement le virage, ou les coureurs sont décomposés par la fatigue et couvert du sueur: des sadiques !!!!
Josélita est toujours en vu, à 50m devant: ne rien lâcher. 5'31 sur le 2ème kilomètre: parfait, mais il va falloir envoyer du lourd dans le contournement du plateau de la diane:
je ferais 5'06 dans ce 3ème kilomètre, en sous bois, qui me pose pb habituellement, avec des faux plats, du relief au sol dans l'ombre...
Puis vient la descente, très pentu au début, puis un longue descente jusqu'au collège:  4'35 sur ce 4ème kilomètre qui comprend également la remontée vers le centre ville, et la descente d'escalier: l'entrainement paye, je dévale les marches 2 à 2... la ça devient bon.. mais des questions commencent à venir:
ne vais je pas payer au 2ème tour cette vitesse de fou ?
Je boucle le 1er tour en arrivant dans le stade, ou je retrouve Mme grostoto et les enfants: je me désaltère en courant, je choppe un verre d'eau au passage pour me le verser sur la tète: je surchauffe gravement... (5'00 au 5ème km)
mais Joséolita est toujours devant, à facilement 150m / 200m...et surtout: Ni Laurent ni Yann ne sont en vu.

Mais je suppose que Laurent m'a en ligne de mire, et qu'il va revenir fort une fois que je serai usé..

Allez je relance pour ce 6ème kilomètre (4'57), porté par le public, qui scande "TOTO!!", allez TOTO..
il faut dire que j'ai revétu mon T-shirt spécial grandes occasions..

Puis revient l'infernale cote:
je me motive, c'est la dernière fois que je la monte: ne pas faiblir... je double enfin quelques coureurs en perdition pour le 2ème tour, à ma grande satisfaction..
mais je perd quand même du temps par rapport au 1er tour: 6'07 pour ce 7ème km.
Il faut que je me refasse dans le sous bois et dans la descente: je ne lâche rien, j’accélère encore en surveillant mes arrières...
je claquerai 4'34 sur les kilomètres 8 ET 9 !!!  j'ai l'impression de voler sur le bitume, la descente est terrible (mais heureusement très courte, vs le Vercors..)
je double une joelette dans cette partie...ce sont des machines, ils sont à plus de 12km/h !!!!
je traverse le collège en saluant les bénévoles, et me revoila dans l'escalier que je survole en 5 enjambées...

A chaque virage je me retourne, craignant de ne pas voir le retour de Laurent: il est totalement impensable de finir derrière après cette course de folie !!!!

J'entre sur le stade exténué, sous les encouragements du public: je sais qu'il y a un coureur qui me suit depuis quelques kilomètres déjà, je ne dois pas ma faire surprendre au sprint,
je dois rester maître de ma course et lui imposer mon rythme..
je patiente jusqu'au dernier virage en montant en puissance tranquillement:
un dernier coup d’œil: personne à l'horizon, sauf ce coureur en rouge.. bin non, il est noir !!! (le rouge a décroché, au bout du rouleau) euh.. qui accélère..
il n'a aucune chance, je ne suis pas à fond...
les enfants arrivent pour me suivre... (Clarisse voulait finir aussi avec moi, mais j'allais trop vite, et elle n'a pas voulu gêner mon concurrent rouge)

ce sont les derniers 50m, le gas me talonne, j'entend sa course, mais je suis sur qu'il est est à fond, alors j'en remet une couche: les spectateurs sont aux anges devant le spectacle...
L'arche est devant moi je serre les dents, je me bombe le torse pour la photo ...

ET je passe !! 1s avant le "noir, dossard 210"..

48"03 !!!! je n'en reviens pas, 10mn de mieux que l'année dernière

Laurent et Yann arriveront plus tard: ils n'ont rien pu faire pour me rattraper, par contre ils sont très vexés: la prochaine fois je crois que ça va être très dur de les surprendre à nouveau, Josélita m'a évidement largement perdu sur les derniers kilomètres: elle a fini avec 500m d'avance sur moi (2mn), avec une belle 3ème place sur le podium..

Cette course solidaire m'a permis de partager quelques instants dans les bras de Flammy ..
Courir c'est bien, solidaire c'est mieux...et pas plus fatiguant.


Merci aux organisateurs, aux bénévoles..
Par contre, pensez à acheter une sono... car c'était incompréhensible dans la salle des podiums: dommage;

jeudi 20 septembre 2018

Ultra vercors 8 septembre 2018

La MONTAGNE, l'ultime juge de paix du trail, le terrain dévoile enfin ce qu'on a dans les jambes et dans le mental..
J'ai choisi l'ultra du Vercors, 85kms, 4900m d+, région que je connais un peu en hiver pour y être aller skier.

L'affiche est prometteuse, avec un parcours célébrant les JO 1968:
- monté du tremplin d'Autrans, ski combiné
- monté du tremplin de St Niziers: ski alpin
- descente de la piste de luge de Villard de lans

Et 3 sommets:
- le pas de Bellecombe 1618m
- la Moucherotte 1901m
- la petite soeur Sophie 2100m
avec évidement des barrières horaires.

Nous ( mon frère Yann et moi) arrivons le jeudi soir sur place, afin de parer à tout imprévu de voyage et de stress...
Nous en profitons pour rendre visite à des amis de longue date en passant, puis nous filons à Villard de lans pour poser nos bagages à l'appartement.
Suite à un petit malentendu avec la personne qui me loue l'appartement, nous mettrons 1h à récupérer la clef, en crapaütant dans les escaliers sur 5 étages à la recherche du logement du gardien: il avait déménagé !!!
Une fois ce petit imprévu géré, nous redescendons rapidement sur Grenobles retrouver un autre ami, un des  co-inventeur de l'aéroscoot qui nous accueille tardivement autours d'un plat de pâtes..


Nous utiliserons le vendredi pour faire une petite balade au dessus de Villard de lans, puis nous récupérons nos dossards à Meaudre le soir, avec un briefing qui nous met en garde contre la difficulté du parcours (notamment les  à pics et les passages en crêtes).

La course démarre à 5h le samedi matin à  Méaudre, dans un froid piquant (8°) mais assez sec: idéal pour courir...
nous nous enfonçons dans des sous bois, en légère monté, rien de très difficile, puis au bout de 7km arrive le tremplin d'Autrans, tout illuminé par des flambeaux: l'ambiance est surréaliste avec un joueur de cornemuse en haut..: c'est haut, l'escalier est usé par le temps, mais cela se monte assez bien: nous sommes frais..

Puis nous enchaînons vers le Pas de Bellecombe, à 1618m: nous y arrivons quand le jour est déjà levé, et redescendons rapidement vers le ravito de St Niziers, il sera d'un accès complexe..ou les passage à flanc de montagne boisé sont vertigineux: "une petite cote et vous ètes au ravito à dit la dame en bas"...
Personnellement: cela ne relève pas de la cote, mais plus de l'alpinisme !!!
Nous arrivons enfin à St Niziers, sur ce ravito tant attendu...
Nous sommes classé 224 et 225 sur ce point de passage (sur 270), nous

passons avec 45mn d'avance sur l'horaire que j'avais prévu.


Après une petite pause, nous repartons à l'assaut du tremplin de ski alpin de St Niziers: il est gigantesque, l'escalier dans un état lamentable (pire que celui d'Autrans), interminable !!!
Heureusement, il est ponctué de notes d'humour: bravo...

Une fois en haut, nous commençons à être rattrapé par les coureurs du relais à 4, qui sont partis plus tard que nous, mais qui ne font que 20km chacun: nous nous écartons à chaque fois pour les laisser passer: nous évoluons dans un terrain que je maîtrise: un sous bois en descente: je décide de me lancer aussi: je prend un peu de distance avec celui qui me précède puis je m'élance à fond: les coureurs s'écartent en m'entendant arrivé comme un fou, pensant qu'il s'agit d'un "relais"...j'arrive en bas très très rapidement, j'attendrais Yann 2mn, il est resté coincé derrière..

A ce moment la de la course, les choses sérieuses débutent: l'escalade de la Moucherotte, 1901m..
le soleil commence à taper, le terrain devient hostile: des pierriers , des rochers..
nous évoluons maintenant très doucement en marchant: la monté sera longue et difficile, mais en haut le panaroma est exceptionnelle !!
Une petite pause pour profiter un peu de la vue sur Grenobles et les Alpes dominés par le mont Blanc dans le fond, puis nous repartons: la crète doit faire 1m de large..je ne regarde pas en bas, j'ai le vertige !!!

J'ai un coup de mou dans la descente, je dis à Yann de partir devant, il m'attendra au gros ravito du 40.
Cette partie, facile, a été difficile pour moi, je n'arrivais pas à relancer malgré le terrain correct (prairie, bois)
J'arriverai au ravito de Lans en Vercors au moins 15mn après Yann, classé 235 je crois, juste
dans mon timing prévu.
Je récupère rapidement mon sac intermédiaire, je me dirige vers la tente pour manger: et la c'est l'horreur !!!
j'ai l'impression de voir un ravito du 10ème, ou un ravito d'une course 10km !!!
le seul plat chaud est de le soupe de vermicelle: je n'aime pas ça... et le reste: tuc, saucisson, gruyère: bref rien de consistant !!
je me gave au mieux, je me fais masser les mollets par 2 kinées, je me tartine mes pieds à la pommade, refais le plein du sac en compote et en eau, et nous repartons vers 13h25, soit 35mn avant la barrière, mais sans avoir vraiment récupéré.
Pas grave, j'essaye d'envoyer mais la c'est Yann qui ne suit pas.. je l'attend donc, puis il reprend du poil de la bête dans la cote et il part donc devant.
La difficulté ardues, 400m de d+ en 5km: ça grimpe....direction le ravito en eau de Roybon.
Des relais me doublent, je sais donc qu'il y a d'autres coureurs "solo" derrière moi (au moins 5), puis sur une partie roulante j'arrive à me relancer, et je m'accroche à une relayeuse, elle m'entrainera sur 3kms à bonne allure.. et en arrivant au ravito "eau", surprise: Yann est la !!!
il ne m'attendait plus, mais c'est lui qui est maintenant dans le "dur"...

une fois le plein fait (l'eau de la source était d'une fraicheur à tomber !!), merci les bénévoles, nous repartons pour le sommet ultime de ce trail: "la petite soeur sophie", à 2100m, au dessus de Corrençon.
il nous reste 4h pour parcourir 15km avant le ravito et la barrière de Corrençon: ça doit le faire...
Je vais assez doucement, Yann est hs...je ne donne pas cher de sa peau au prochain ravito, mais il faut y aller..

Et ce que nous allons rencontrer comme terrain n'a pas assez de superlatif pour être décris: nous évoluons entre 1km/h et 4km/h: c'est beau, mais infernal !!!!
600m de d+ en 5km, avec quasi 80% de pierriers (ou la plus petite pierre fait 30cm): l'heure tourne inéluctablement et nous arrivons enfin au sommet vers 18h45:

A ce moment, nous savons que la course est fini pour nous, il reste 5km de descente abrupte, nous sommes épuisés: la barrière du "Pas de la balme" au km 65 sera dépassé.
2 solutions: abandons immédiat au point de contrôle, ou nous poursuivons jusqu'au ravito: nous décidons d'aller au bout, et de poursuivre en prenant notre temps, en profitant des ces derniers kilomètres.

Bien nous en a pris, puisque nous avons croisé alors les mouflons, vu le magnifique lac de la moucherolle, et j'ai pu relancé sur 3km histoire d'arrivé le 1er au ravito..
j'y arriverai à 19h50, avec 50mn de retard, mais avec largement assez de peps pour aller au bout (il reste pile 21kms).
Je monte a regret dans la navette qui me ramène vers Meaudre, avec 4 autres coureurs, aussi hors délais, mais épuisé: je suis assez en colère, car les guiboles m'auraient emmener sans difficulté sur les 20kms qu'il restait.

Après analyse de la course, il s'avère que nous avons très mal gérer le temps et les efforts:
- 100 photos de prises: 30s par photos =  50mn...
- nous avons cumulé nos faiblesses, chacun attendant l'autre ou essayant de le tirer quand il était dans le dur: résultat: le retard c'est cumulé...
- un peu de trop de temps sur les petits ravitos, ou il faut passer juste en piochant et repartir aussitôt.

Attention, je ne regrette pas mes photos, c'est ma conception du trail: les photos permettent de partager ce sport individuel, avec ceux qui ne peuvent pas monter si haut.
Il faut simplement que j'arrive à gérer mieux ma course pour avoir le temps de prendre mes photos.
j'ajoute enfin, que sur ce trail nous n'avons pas pu nous y rendre en famille, et cela joue aussi énormément: rien ne remplace la famille qui nous attend ici et la pour nous encourager.

Je suis donc assez déçu de cette course, qui même si elle était magnifique, il reste un gout amer de "pas fini" alors que j'avais les jambes pour la finir sans aucun pb.

Je me remet donc en selle illico, j'ai besoin de mes points pour la diagonale de fous...

la suivante sera donc L'ORIGOLE, 75km 2300d+ le 2 decembre, avec des barrières très serrées, mais je ne serais pas gêné pour prendre des photos, vu que la course est de nuit (départ à 20h)...
je serais en terrain connu, puisqu'il reprend une partie du tracé du trail d'Auffargis et une partie de celui de  Monfort l'Amaury.
Autant dire, que cela sera compliqué, car il y aura le froid, l'humidité, la boue et la nuit à gérer...
En général, il n'y QUE 50% de finisher sur "l'origole": évidement j'en serais, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: pas de temps mort dans l'entrainement suite à ce trail, j’enchaîne sans relâche pour aller chercher ce qu'il me manque encore.














jeudi 2 août 2018

Ultra marin du Morbihan, 87kms 2018

Toujours avec l'objectif de la diagonal des fous 2019,  voici la 1ère course qualificative pour moi: 87kms dans le golf du Morbihan, que je ne connais absolument pas.


Pour rappel, pour avoir le droit de s'inscrire à la diagonal, il faut avoir couru 2 courses de 85 points minimum:
- 1km = 1 point
- 100m D+ = 1point

La course va suivre le trait côtié presque tout le temps, offrant des paysages naturels, paisibles et reposants.
le dénivelé est quasi nul (500m d+ sur 87km: c'est à dire rien du tout).


Pour l’événement,  nous partons en famille, dans un charmant camping de St Gildas de Rhuys, le camping du Menhir (4 étoiles).
Je choisi d'arriver le mercredi, pour éviter le stress... mais de ce coté la je vais être servi !!!
Arrivé à 6kms de Vannes avec tout le matériel: caravane, vélos, coffre de toit... (soit 35kms de notre destination), la pompe à eau de notre véhicule a laché..

remarque que cela ne m'inquiète plus, je suis habitué: avec Renault, on rentre en vélo dit l'adage...
Aussi proche du but, je n'appelle pas l'assistance, nous optons pour une solution simple: changer la pompe à eau sur le bord de la route..
- il faut déjà aller acheter la pompe à eau à 10kms: je prend le vélo...
- il faut ensuite changer la pompe à eau, et la ça coince, je n'ai pas le bon outillage (torx femelle pour les connaisseurs)
Heureusement, un copain du club "xantia activa" est dans le coin, et se fait un plaisir de venir me dépanner d'outils, avec sa panoplie préférée: j'ai cité le célèbre couple " Burin / Marteau", sa "BM" comme il dit....
l'affaire fût réglé après beaucoup d'efforts (chaleur intense ce jour la, la famille a été patiente dans l'auto..), et nous avons rejoint le camping vers 21h30, installation rapide et direction Arzon pour casser la croûte dans une pizzeria encore ouverte...

Le jeudi après midi, je retrouve Laurent à Vannes (lui aussi en famille), il est inscrit sur la 177kms (un pari pour ces 40 ans.... je me marre encore),
Après avoir parcouru les stands divers, nous récupérons les dossards, et LA BOITE de gâteaux de l’événement, très belle boite d'ailleurs), et profitons des jeux pour tous qui sont installé, puis nous partons à la recherche d'un restau qui convienne à tous: après un petit tour du centre ville, sans aucun restau d'ailleurs, nous revenons au départ, et j'apperçois au fond de la rue un panneau qui m'observe....à cette instant, je sais que c'est dans cette gargotte que nous allons aller... les tarifs sont annoncés corrects, nous rentrons...(crèperie de la tour trompette, à Vannes).
la carte révèle aussitôt que le choix a été bon:  galette "rougail saucisse": marié la bretagne et la réunion, il fallait osé, et nous
ne serons pas déçu.. nous avons passé une bonne soirée ensemble, j'ai pu faire plus ample connaissance avec la famille de Laurent.

Vendredi arrive enfin, ma matinée me semble interminable, le départ est prévu à 15h du port de Crouesty, à Arzon.
je pousse une petite reconnaissance pour savoir ou me garer l'après midi,
Puis je prépare mon sac de course minutieusement, pas d'erreur, que du matériel testé, comprenant le matos imposé:

  • lampe frontal  + chargeur, 
  • vêtement de pluie, 
  • bandage + couverture survie,
  • téléphone, gobelet pliant
  • plan de marche
  • paire de chaussettes de rechange
  • paumade pour les pieds (pas eu besoin)
  • brassard réfléchissant (ça fera au moins un truc intelligent..)
 Et après une petite sieste ou je n'ai pas fermer un œil, direction le      départ...sous une chaleur accablante.



C'est parti, dans un rythme assez lent, il y a 1100 traileurs au départ, cela fait un peu de monde, mais cela reste raisonnable.
les problèmes se posent dès la sorti du port, ou il faut passer par une porte étroite (pour le nombre de participants), étant dans le peloton, je dois marcher, et je marcherai encore de nombreuses fois au début, le temps que la file s'allonge, et que chacun trouve sa place sur les singles traces.

bref, je suis totalement en dehors de mon roadbook de marche, avec 20mn de retard au premier ravitaillement, à Por neze, au kilomètre 19.
je m’arrête 5mn: pas besoin de flotte, mais je change quand même l'eau du camelbag, qui est chaude, je prendre rapidement quelques tuc et un peu de saucisson, et je repars direction le ravito suivant, à 15kms.
je suis en pleine forme, et j'aurai mon meilleur temps au kilomètre juste après ce ravito (6"26).

La chaleur est vraiment très éprouvante, il y a déjà de nombreux abandons sur malaises.
Heureusement des habitants sont dehors avec les jets d'eau et aspergent les coureurs qui le veulent..
quelle soulagement ces douches rafraîchissantes improvisées, qui redonnent du pep's pour quelques kilomètres: grand merci à ces autochtones du golf...

Je résiste, mais je vais plus doucement que sur mon plan de marche, je suis autours de 7 ou 8 mn /km.
les parties ombragées sont très reposante pour le corps.
j'arrive au ravito de Sarzeau (kilomètre 34) avec 45mn de retard sur mon roadbook, je me ravitaille rapidement et je repars, il est quasiment 20h, la proximité de la mer est agréable.
nous traversons des zones "natura2000", zones protégés qui sont très très belles, constitué de canaux bordés de murettes: je cours sur ces murettes irrégulières, j'aime ça...ça me motive.
je sais qu'au prochain ravito, j'aurai parcouru plus de la moitié du parcours, il y aura toute la famille, et un ravito chaud.

mais cela va ètre long, car à partir du 40 ème kilomètre, je ralenti fortement, mais j'arrive à m'accrocher à un coureur local vers le 46ème, j'ai pu le suivre jusqu'au ravito, au kilomètre 48.
La délivrance en arrivant à ce ravito (LE HEZO), surtout que la barrière horaire est plus tard que ce que j'avais en tête...
Clarisse m'a emmené une chaise longue: un vrai repos..
je prend un pause longue, enlève les chaussures, met mon blouson pour ne pas me refroidir de trop, et je déguste mes pates chaudes..
je reste 1h à me refaire une santé dans la chaise longue....dérangé par les moustiques énormes !!!!

quand je repart, à 23h (barrière à 00h00, donc j'ai une heure d'avance sur la barrière), la nuit est tombée, mais je suis en pleine forme :!!
je vais d'ailleurs courir sur les 10kms qui suivent à presque 10km/h !!!
mais je cale avant le 1er ravito de SENE, qui est au kilomètre 67.
je rencontre quand même quelques hurluberlus sur le chemin (des footeux), que j'entendrai m'encourager pendant une bonne dizaine de minute dans la foret (il faut dire que " TOTO l'escargot", ça les a marqué profondément !!!)..
j'ai aussi croisé 2 traileurs "à l'envers", qui allaient chercher un de leur copain qui n'avait plus de mental pour continuer: j'espère qu'ils ont pu le motiver: grand bravo à eux, c'est l'esprit trail, le GRAND esprit trail.

le ravito de Sene "stade" est dans un gymnase, je décide de me poser 30mn dans un lit de camps, pour récupérer un peu de pèche pour aller au bout.

Je repars de ce ravito vers 2h (barrière à 5h, je suis très large..) direction "port anna", qui est la pointe de Sene, au kilomètre 75: c'est juste un poste de controle avec un robinet, mais l'ambiance est excellente, avec musique.. je me pose 20mn, en rassurant les bénévoles qui croyaient que j'allais abandonner !! "c'est juste une pause, je vais au bout sans pb, j'ai le mental".
je suis classé 521ème à ce point de passage.

je repars en alternant course et marche: 500m marche, 500m course: cela me donne un 8mn/km environ, ce qui me permet de dépasser de nombreux concurrents (en fait personne ne m'a dépassé depuis des kilomètres, c'est moi qui double sans cesse, cela me surprend quand même beaucoup, je ne pense pas avoir un entrainement qui me permet cela à ce stade de la course !!! ).

le jour commence à ce lever enfin, d'ailleurs la frontale commence à me signaler quelle est à bout de course, mais je ne veux pas m’arrêter pour changer la batterie, il me reste plus que 5kms.
le chemin qui mène à Vannes est vraiment très très très long, c'est une "piste" assez large, en calcaire (sans doute un parcours de promenade dominicale): j'entend la sono de l'arrivé par bribes, selon le vent, mais je ne vois pas le port !!
le chemin serpente inlassablement le long du bord de mer, j'ai l'impression que ces derniers kilomètres sont interminables !!!

A ce moment précis je rate un "relais", et je fais 1km en marchant (au lieux de 500m marche / 500m course), et en regardant derrière, je vois une frontal au loin qui se rapproche !!!!
Je bondi hors de moi: PERSONNE NE ME DOUBLERA...

je donne mes dernières forces pour remonter le port de VANNES, qui est la aussi très très long: le jour est levé, il est 5h40, cela fait 14h40 de course déjà... je cours je cours, et je ne vois plus mon suiveur: je suis presque sauvé...

j'entend Clarisse et les enfants sur le quai en face qui hurlent en me voyant!!!
Ils sont à l'arrivé pour m'attendre: je ne lâche rien, je vais arriver au pas de course en vrai finisher sur le tapis rouge, malgré le public rare à cette heure matinale
 je finirai en 14h44, à la 497ème position... j'ai donc réussi à doubler 24 coureurs depuis le dernier ravito, en 14kms... totalement inimaginable.

je suis très content d'avoir fini cette course, qui plus est dans les temps (la barrière final est à 9h), et bien classé (à mes yeux), je suis classé moins de 500 ème !!!!
Toto l'escargot en a bavé, mais il a terminé !!!



Je vais au dernier ravito casser une croûte, et me détendre..
je suis totalemet vidé de mes forces, il me faudra 1 semaine pour reprendre un peu de peps.
Par contre, très peu de courbatures, dès le lendemain j'étais bien.

Merci à ma famille d’être venu aussi tôt m'attendre, de m'avoir supporté au Ravito de "LE HEZO".

Clarisse me ramène au camping, ou je vais aller dormir, pendant que Laurent est encore en course, sur la 177km, malgré une cheville en vrac: il finira aussi, dans des conditions dantesques, puisqu'il y a eu de gros orages la nuit du samedi au dimanche...).
Grand Bravo à lui, énorme respect pour le mental d'acier qu'il lui a fallu.



La prochaine étape est d'un autre niveau, puisqu'il s'agira de l'ultratrail du Vercors, 87kms 4900m d+
les barrières horaires sont les mêmes que dans le Morbihan (18h de course maxi), c'est un terrain inconnu pour moi en cette saison (puisque je connais déjà Villard de lans en hiver).
mais il faut que je me frotte à la montagne pour espérer courir à la Réunion.

Autant j'étais confiant d'aller au bout dans cette course du golf du Morbihan, autant je suis nettement moins sûr de moi pour le Vercors, vu le profil de course...
Mais j'y travaille activement en Août.



Ultra marin du Morbihan, 177km 2019

L'année dernière, j'ai découvert l'ultra marin trail du Morbihan, en étant finisher sur le 87km. (je vous invite à relir...